Vitoria sacré Champion d’Espagne au bout du suspense

Vitoria sacré Champion d’Espagne au bout du suspense

Kirolbet Baskonia - FC Barcelona - Luca Vildoza - Tornike Shengelia - Luka Mirotic - Dusko Ivanovic
Crédit photo : acb Photo / J.M. Casares

Les hommes de Dusko Ivanovic sont venus à bout du Barça dans les dernières secondes d’un match serré et défensif.

Vitoria revient sur le devant de la scène après dix ans de disette. La dernière Liga du club remonte à 2010. Les Basques étaient venus à bout du FC Barcelone par trois manches remportées à zéro pour les Catalans, et le Franchise Player de Vitoria s’appelait Tiago Splitter. Cette année-là, les hommes de la capitale du Pays Basque avaient roulé sur le championnat et le titre n’était que l’aboutissement du travail accompli rigoureusement durant toute la saison.

 

 

Mais cette saison 2019-2020 a été complètement différente. Évidemment, le Covid-19 a rebattu les cartes d’un championnat qui a décidé de désigner un vainqueur à travers d’un tournoi de deux semaines à Valence. Après un arrêt de la compétition de trois mois, un semblant d’égalité a réduit à (presque) néant les certitudes des équipes les plus riches et les plus fortes de la saison. Si le Barça a justifié ses emplettes estivales en se qualifiant pour la finale, le Real Madrid a, quant à lui, sauté dès les phases de groupes et c’est Burgos qui s’est invité dans le dernier carré.

 

 

En ce qui concerne le Baskonia, la saison pré-pandémie avait déjà été mouvementée. Les résultats décevant de l apremière partie de saison entraînèrent le départ de Velimir Perasovic alors qu’au même moment l’emblématique entraîneur monténégrin de Vitoria Dusko Ivanovic se libère des liens l’engageant avec le Besiktas Istambul. La suite, c’est un effort pour remonter au classement coupé net par le confinement, puis un tournoi final renversant pour se hisser en finale, un match-couperet où tout peut se passer et où la logique de l’effectif passe au second plan.

 

 

Durant la finale, le Barça et le Baskonia jouent les yeux dans les yeux du début à la fin, aucune équipe ne parvenant à prendre le large. Le début du premier quart temps est marqué par la tension et la fébrilité, qui se traduisent par un manque de réussite des deux côtés. Côté basque, c’est Luca Vildoza qui tient la baraque au scoring et trouve le Nigérian Eric Michael les yeux fermés (16-17 Baskonia, 1QT).

 

 

Le deuxième quart tourne à l’avantage des Catalans avec l’apparition de Thomas Heurtel (21 points, 5 passes) et son « basket de salon » selon le site de la ACB, par opposition à la rudesse défensive du premier quart. Le biterrois formé à l’Élan Béarnais est partout et a un impact énorme sur le jeu, face à un moment creux du Baskonia, incarné par le faible impact de Zoran Dragic (3 petits points) (23-16 Barça, 2QT).

 

 

Au retour des vestiaires, on attend le duel tant évoqué entre Nikola Mirotic et Toko Shengelia pour le titre officieux de meilleur 4 du Vieux Continent, mais il n’est à aucun moment apparu. Si le Géorgien a réussi par intermittence à scorer et se rendre utile (14 points mais 38% de réussite), l’Espagnol est complètement passé à côté de sa finale (-1 dévaluation). Le troisième quart temps est remporté par le Baskonia 18 à 12. Les deux équipes entrent dans le quatrième quart à égalité, 51 partout.

 

 

Le dernier quart voit la sortie de Mirotic pour 5 fautes. Le MVP de la saison devra regarder ses petits camarades depuis le banc. On revient aux bases du premier quart temps, rudesse et défense, et ce sont les cols bleus des deux équipes qui pèsent sur la rencontre, Achille Polonora chez les Basques, Pierre Oriola chez les Catalans, qui, sur un rebond offensif, obtient deux lancers-francs et égalise. Les deux équipes continuent à égalité jusqu’aux toutes dernières secondes, où, sur une remise en jeu dessinée par le Monténégrin à a queue-de-cheval, Luca Vildoza (17 points, 20 d’évaluation) se retrouve à couper vers le cercle catalan avec ce qu’il faut d’avance pour recevoir la balle et déposer le lay-up de la victoire. Les Barcelonais ont une dernière cartouche mais Cory Higgins rate la mire à 3 points et le Baskonia peut enfin envahir les gradins vides de la Fonteta pour exulter.

 

 

On a bien vu, à la manière d’exulter et de fondre en larmes des joueurs, en particulier de Vildoza, élu MVP de la rencontre, que cette victoire arrachée par l’outsider dans les contexte de la pandémie et du post-confinement, a une saveur particulière, et que les acteurs de la victoire s’en souviendront longtemps.