L’entraîneur de Monaco revient sur la saison presque parfaite en NM1 avec la montée en Pro B et nous explique le contexte du club de la principauté.
Inside Basket Europe : La montée en Pro B dès la première saison, cela a été rapide et facile finalement ?
Savo Vucevic : L’objectif était de monter. C’est vrai que cela n’a pas duré longtemps, mais cela n’a jamais été facile et ce n’est jamais facile de monter tout de suite. L’équipe était déjà faite quand je suis arrivé. Je n’ai choisi que les joueurs étrangers. J’ai accepté de venir pour le challenge. Il a fallu mettre tout en place, avec cette nouvelle équipe, un nouveau coach, des nouveaux systèmes. Cela a mis un peu de temps et puis on a passé six mois sans défaite. (NDLR : 24 victoires consécutives, précédent record détenu par Olivier Cousin et Quimper avec 22). On n’a rien lâché. On a mis en place une vraie culture de la gagne et cela jusqu’au dernier match même si on était assuré de monter à ce moment-là.
A quel moment as-tu vu que la montée était possible ?
J’y ai cru dès le début. On avait tout à perdre mais aussi tout à gagner. Même lorsqu'on a commencé avec deux défaites, je suis resté optimiste. Mais on va dire que réellement en décembre lorsqu'on bat Angers de trente points, je me suis dis que cette équipe pouvait faire quelque chose de bien. Mais on n'a jamais forcé, on a géré les petites blessures sans mettre en danger notre collectif malgré certaines courtes absences.
Il faut dire aussi que le budget était là et de nombreux joueurs avaient déjà joué à l’étage supérieur ?
Oui, mais surtout, tout le monde avait subit des échecs les saisons passées. Les joueurs de Monaco, mais aussi des joueurs comme Tornato… Nous avons mis en place une vraie culture de la gagne. Obasohan a eu du mal à s’adapter à cette division qu’est la NM1. On avait des joueurs de très bon niveau et qui avaient des revanches à prendre. Et avec cet effectif, on était aussi l’équipe à abattre un peu. Gagné était considéré comme normal pour beaucoup de monde. A l’extérieur, on cherchait à nous faire tomber. Mais tout le monde ici a fait des efforts : les joueurs, le staff…On n’avait pas non plus toutes les meilleurs conditions pour travailler avec un créneau d’entraînement à 15h30 pour des soucis de disponibilités de salle. J’avais des gars extraordinaires. Ils ont travaillé dur en ne se consacrant qu’à un objectif.
Individuellement, c’est ta troisième montée de NM1 à Pro B, tu n’as pas peur que les dirigeants du basket ne te recrutent que pour monter en Pro ?
Non (Sourire). Je n’ai jamais raté un objectif dans ma carrière. Je suis monté avec Bondy, Antibes et Monaco. Mais lorsque le maintien ou les playoffs sont des objectifs, je les ai atteints. Mais je préfère jouer des montées (Sourire).
Justement quels sont les objectifs pour l’année prochaine ?
Nous sommes dans une bonne dynamique et il serait bien de la garder. L’objectif, c’est la Pro A sur deux ans, donc dès cette année on veut aller en playoffs. On ne peut pas se contenter d’un petit quelque chose. Le public est revenu et nous suit. Il ne faut pas se cacher et je n’aime pas jouer « que » le maintien.
Quelles retouches souhaites-tu apporter ?
Mokongo, Obasohan, Tornato, Vebobe, Diacono . On doit se renforcer à l’intérieur et faire un mixte entre des joueurs avec du potentiel et joueurs expérimentés.
Etre à Monaco, cela aide pour recruter ?
Nous ne sommes pas un club comme les autres, Monaco attire, mais Monaco ne supporte pas la médiocrité. C’est être premier ou rien. Ici on doit assumer ses responsabilités, c’est un peu à part, mais cela nous oblige à être plus concentrés, plus focalisés sur notre travail et nos objectifs et donc plus responsable.
Dans ce cas là, Monaco peut-t-il s’arrêter à la Pro A ? Tu as coaché en Euroligue. Ça serait bien d’y retourner ?
Deux ans pour la Pro A, on ne peut jamais en être sûr. Cela peut être plus long ou plus court. Mais nous devons aussi travailler sur la structuration du club. A Monaco, tout va aussi toujours plus vite et je vais tout faire pour que cela aille encore plus vite….(Sourire)
Propos recueillis par Franck Chrétien