Sésame...
L'avantage de cette Leaders Cup c'est qu'elle offre à son vainqueur un sésame pour les playoffs accession, à condition que celui-ci ne soit bien évidemment pas en position de relégable en fin de saison régulière. Si les deux vainqueurs des premières éditions, Antibes et la JL Bourg n'ont pas eu à utiliser ce "joker", la Chorale de Roanne a terminé 15ème de l'exercice la saison dernière, boutant ainsi hors de l'accession l'ADA Blois alors 9ème. Cette saison, l'ASC Denain n'a plus sa place dans les 9 premiers du classement à deux journées de la fin.
Le vainqueur de la Leaders Cup a une responsabilité...
Les Dragons sont donc dans une triangulaire, une lutte pour la 8ème place qui les oppose à l'ALM Evreux et Rouen Métropole Basket, deux anciens clubs du Coach Rémy Valin d'ailleurs. Depuis leur victoire à Disneyland Paris, les nordistes ont perdu 8 rencontres sur 13 en Championnat mais ont su, avec leurs 5 victoires, s'éviter la zone de relégation. On pourrait estimer que c'est le but minimum à atteindre pour le vainqueur de la Leaders Cup compte-tenu du fameux "sésame" dont nous avons parlé plus haut. Les chiffres continuent cependant à parler : Dans les trois mois avant le trophée, Denain était sur une dynamique de 11 victoires et 3 défaites en comptant la Coupe de France, avec des cartons comme +30 face à Rouen, deux victoires face à Orléans et une contre Roanne, ces deux équipes se battant pour le titre à l'heure actuelle. Mais, que ce soit vis à vis des équipes espérant l'accession, ou lorsqu'il s'agit d'affronter des équipes à la lutte pour éviter la relégation, les équipes titrées ont bel et bien une responsabilité, d'autant plus lorsqu'elles peuvent "sortir" de la course aux playoffs une équipe mieux classée.
Une difficulté supplémentaire...
Alors nous sommes allés à la source, voir comment ce titre était vécu de l'intérieur. C'est à Rémy Valin le coach de Denain que nous sommes allés poser la question... est-ce difficile de rester focus sur le championnat ?
C'est trés difficile de rester mobilisé après la Leaders Cup, sauf si peut-être tu joues la 1ère place... sinon il y a comme une impression de jouer des matchs amicaux améliorés, c'est vraiment compliqué au niveau motivation... et ça peut faire perdre une dynamique !
De plus c'est vraiment beaucoup de matchs en plus. Avec de l'enjeu à chaque fois, on est, avec le 1/4 de finale de la Coupe de France, à quasiment 50 matchs officiels pour l'instant et ça a joué sur les blessures chez nous.
Alors c'est un titre, c'est beau et ça reste dans les mémoires, quand tu le gagnes comme nous cette année ça vaut le coup quand même, à vivre c'est fabuleux, mais ça te coûte sur le championnat c'est une évidence.
Quand tu joues une équipe qui joue son maintien et que toi tu es certain d'aller en playoffs et de ne pas descendre, c'est évident qu'inconsciemment ce n'est pas la même chose.
Après si Lance Goulbourne ne s'était pas blessé peut-être qu'on aurait eu plus de victoires je ne sais pas, car c'était vraiment un joueur primordial sur le terrain comme dans les vestiaires.
Coach Valin confirme donc l'état moral d'une équipe ayant remporté la Leaders Cup et qui joue continuellement dans une sorte de championnat parallèle où les enjeux ne sont plus les mêmes, il y a donc un déphasage qui peut être nocif et coûter cher au final. Il appui aussi sur le fait qu'il y a un prix physique à payer et c'est certain que l'ASC Denain n'a pas été épargnée cette année par les blessures.
Donc pour répondre à notre question titre : La Leaders Cup fausse-t-elle le championnat Pro B et les playoffs accession ? Notre réponse est OUI, clairement OUI, que ce soit vis à vis des adversaires ou de l'équipe elle-même il y a des conséquences qui ne sont pas anodines. Et si tout simplement la Leaders Cup restait un titre et un titre seulement, sans offrir un ticket pour les playoffs ? Certes elle perdrait une partie de son attrait (bien que la mise en lumière médiatique qu'offre l'évènement est importante) mais elle arrêterait aussi de tout compliquer pour laisser le sport se dérouler normalement sans envoyer une équipe dans une autre dimension.