Bilan Pro B : La saison gâchée du CCRB

Bilan Pro B : La saison gâchée du CCRB

CCRB - Bilan - Pro B

Continuons nos bilans de Pro B avec aujourd'hui l'équipe de Châlons-Reims.

  • CCRB : 3ème : 30 V – 14 D

 

Même si l’équipe Champenoise n’a jamais eu un pourcentage de victoires aussi élevé, la saison du CCRB est au final décevante. Candidat proclamé à la montée directe, Châlons-Reims a complètement craqué sur la fin de la saison régulière, après avoir longtemps cru détrôner Boulogne-sur-Mer de la première place du classement. Elle a également éprouvé les pires difficultés en Playoffs et s’est fait éliminer par Poitiers en demi-finale. 

 

Un recrutement d’expérience

 

Et pourtant, l’intersaison laissait entrevoir de très belles choses. Après des joueurs étrangers sans grande expérience (Bryan Mullins, Tyren Johnson et Justin Burrell), Nikola Antic fait le choix de prendre des NJFL expérimentés. A la mène, Muhamed Pasalic doté une belle réputation dans le championnat grec arrive en Champagne-Ardenne. Back-up de Zach Wright avec la sélection bosnienne, le joueur vient de terminer l’Euro de Basket et semble de taille pour driver une équipe de haut de tableau. Au poste 5, un autre joueur expérimenté arrive en la personne de John Turek. Fin connaisseur de l’Europe (Pays-Bas, Belgique, Pologne, Allemagne), le pivot de 2m05 valait 13.9 points, 6.2 rebonds pour 14.5 d’évaluation à Ludwigsburg et faisait partie des bons pivots du championnat allemand. Mais c’est au poste 4 que l’on retrouve le plus gros CV. Ron Slay, vieux routard du circuit européen, a montré de belles performances offensives partout où il est passé. Le staff Champenois réussit même d’autre très beaux coups avec le retour en France de l’ex international Michel Morandais qui vient de passer une saison blanche dans un petit club du championnat régional en Guadeloupe où il scorait plus de 30 points par match, ou encore Sacha Giffa avec ses 18 saisons en LNB. Les jeunes joueurs Florent Tortosa (11 points à Saint-Vallier) et Arthur Bouedo complètent les arrivées. Enfin, Nikola Antic a gardé plusieurs bons éléments de la saison passée comme Rodrigue Mels, l’un des tous meilleurs français du championnat doté de l’un des premiers pas les plus rapides de Pro B, Kévin Joss-Rauze meilleur défenseur du championnat ou encore Pape Beye, rotation utile à l’intérieur. 

 

 

Des blessures à répétition

 

Le début de saison confirme la supériorité du CCRB. L’équipe remporte ses 4 premiers matchs et les recrues donnent pleine satisfaction. John Turek est même déjà élu par notre rédaction 2 fois MVP, Ron Slay montre déjà son côté offensif. Rodrigue Mels semble également au top de sa forme. Mais le premier pépin arrive déjà au bout de la 4ème journée : contre Souffelweyersheim, Turek se blesse gravement et souffre d’une désinsertion du gastrocnémien interne sur son insertion condylienne qui va l’éloigner des terrains pendant plus de 2 mois. Un très gros coup dur pour le club qui va difficilement se relever de ce coup du sort. Le staff réagit en signant Maxime Zianvenni comme pigiste de l’américain mais la mayonnaise ne prend pas avec l’ancien joueur du SLUC. Heureusement, Michel Morandais prend les rênes de l’équipe et démontre toute sa classe et devient le véritable leader de l’équipe. Muhamed Pasalic montre une belle adresse à 3 points tandis que Ron Slay continue d’alimenter la marque malgré des errements défensifs. Le club reste dans le haut du classement malgré plusieurs contre-performances comme à Nantes, Saint-Quentin ou encore à Fos-sur-Mer.  Le retour de Turek lors de la 12ème journée donne une bouffée d’oxygène à l’équipe de Nikola Antic. Mais alors que tout semble repartir, le club replonge dans le doute fin novembre : le CCRB enchaîne deux défaites consécutives à domicile contre Rouen et Evreux et perd Rodrigue Mels pour le reste de la saison victime d’une grave entorse du genou droit avec les ligaments croisés touchés. 

 

Un terrible mano à mano avec le SOMB

 

Le club continue malgré tout à mettre la pression sur Boulogne-sur-Mer. Guy-Landry Edi arrive pour pallier à la blessure de Mels. De fin novembre à début février, le CCRB reprend 2 victoires sur le SOMB grâce notamment à de belles performances comme les victoires à Bourg-en-Bresse ou à Orchies et Denain par deux fois. Les deux clubs se livrent une incroyable bataille. Cependant tout n’est pas si rose que ça pour les Champenois. En effet, Turek ne semble plus le même depuis son retour de blessure et éprouve sur certains matchs des difficultés à être performant et régulier.  

 

 

 

Une fin de saison cauchemardesque

 

Le tournant de la saison arrive à partir de la 29ème journée. L’équipe s’incline à Souffelweyersheim 98-101 après une double prolongation et semble avoir pris un coup au moral. Quelques jours après, le CCRB perd le match crucial à Boulogne-sur-Mer 66-69 et s’incline à 2 reprises en 3 matchs à domicile face à Orchies et Bourg-en-Bresse (avec le shoot de la gagne manqué par Pasalic puis la claquette ratée par Morandais). L’équipe semble psychologiquement touchée. Les énormes progrès d’Edi ou l’arrivée de David Michineau n’y changent rien. L’espoir de Chalon semble même perturber la hiérarchie au poste 1. Arthur Bouedo ne joue pratiquement plus et Muhamed Pasalic est de plus en plus fatigué après une très longue saison.  L’équipe s’incline sur les parquets de Saint-Quentin et de Lille et abandonne la place de leader à Boulogne-sur-Mer. Pire que ça, les Champenois  laissent même la JL Bourg les dépasser et finissent sur une 3ème place décevante. 

 

Des Playoffs ratés

 

Il reste toutefois les Playoffs au CCRB pour accomplir son objectif de montée. Mais dès le premier match, les espoirs sont très vite douchés par une défaite à René Tys contre l’équipe d’Aix-Maurienne sur un 3 points dans la derière minute de Joaquim Ekanga-Ehawa. Dos au mur, John Turek et ses coéquipiers réagissent de la plus belle des manières en Savoie avec une large victoire 72-53. Les Champenois ne craquent pas dans la belle et se qualifie en demi-finale et affronte Poitiers. Mais le PB86 sera véritablement sur une autre planète sur cette série. L’équipe de Ruddy Nelhomme fait preuve d’une adresse extérieure limite insolente et crucifie le CCRB dès le premier match. Surtout que Châlons-Reims est privé de Morandais suite à une gastro entérite. Au match 2, l’équipe ne fait illusion qu’une petite dizaine de minute. Morandais est toujours malade, Poitiers recommence ses shoots à 3 points assassins notamment par Arnauld Thinon ou encore Lamine Kanté et le CCRB est éliminé 2-0. C’est donc la fin d’une saison frustrante terminée par deux énormes désillusions d’abord sur le classement final puis par l’élimination prématurée en Playoffs. Seul une éventuelle wild-card pourrait emmener le club en Pro A. Heureusement plusieurs bonnes nouvelles sont déjà tombées avec les prolongations de Nikola Antic et de Michel Morandais. 

 

 

Le Top : Michel Morandais

 

Le Guadeloupéen a réussi son retour en France c’est le moins que l’on puisse dire ! Après une saison à plus de 30 points par match aux Phoenix 95 de Petit-Bourg un club régional de son île natale, Morandais n’a pas fait dans la demi-mesure pour sa découverte de l’antichambre. Un titre de MVP incontesté et des statistiques de 14.1 points, 44 % aux shoots dont 33 % à 3 points, 4.5 rebonds, 2.4 passes décisives pour 14.7 d’évaluation. Il a su avec grande classe alterner adresse extérieur, pénétration, efficacité, actions spectaculaires tout en étant présent à la distribution du jeu (on l’a notamment vu prendre la mène pendant quasiment toute la rencontre dans le match 2 des Playoffs à Aix-Maurienne) et aux rebonds. Il vient de prolonger de 2 années supplémentaires son contrat avec Châlons-Reims et va continuer à démontrer toute sa classe en Champagne.

 

Le Flop : Les rotations au poste 1

 

Derrière Muhamed Pasalic, les rotations ont été faibles. Arthur Bouedo n’a jamais vraiment confirmé les recommandations de son ancien coach Luka Pavicevic et a compilé des statistiques assez faible de 3.4 points, 1.5 rebonds, 1.5 passes décisives pour 3.9 d’évaluation. Arrivé au mois de février, l’ancien espoir de l’ELAN Chalon David Michineau n’a guère fait mieux. Encore trop jeune et devant faire de gros progrès aux shoots, il a réalisé 4.1 points, 1.2 rebonds, 1.1 passe décisive pour 3.6 d’évaluation.  Il a même bousculé la hiérarchie en passant devant Bouedo en tant que rotation numéro une, mais avec guère plus de réussite.