FIBA vs ULEB : la guerre ne fait que commencer

Avec la décision du BC Oostende de refuser l’EuroCup au profit de la nouvelle compétition européenne de la FIBA, la guerre entre la Fédération Internationale et l’Union des ligues européennes de basket (ULEB) est relancée. ISBE revient pour vous sur un conflit qui ne date pas d’hier.

Comme dans tout sport, une fédération internationale gère les décisions mondiales. Le basket ne déroge donc pas à la règle dans la mesure où c’est la FIBA qui s’occupe des plus grandes compétitions internationales ou encore qui réglemente le marché des transferts. Mais il est également important d’assurer le bon développement des ligues professionnelles, permettant ainsi de faire évoluer ce sport. Et c’est dans cette optique qu’est créé en 1991 l’ULEB. Si pendant dix ans les deux entités parviennent à cohabiter ensemble, l’année 2000 marque un tournant majeur dans l’histoire du basket européen.

Pour la saison 2000-2001, l’ULEB, qui a pris de plus en plus d’ampleur au fil des années et qui dispose du soutien des plus grands clubs européens, décide de créer l’Euroligue et s’approprie donc l’organisation de la plus prestigieuse compétition européenne. Bien évidemment, la FIBA, organisme tout-puissant, se sent dans l’obligation de riposter à cet affront et décide donc à son tour d’organiser une nouvelle compétition européenne pour concurrencer l’Euroligue : la Suproligue. Ne nous le cachons pas, les raisons de cette querelle sont avant tout financières (montant des retransmissions TV et marketing…). 

Consciente que ce conflit ne fera que détériorer l’image du basket européen, la FIBA décide d’abandonner sa Suproligue. Sa seule édition aura vu le Maccabi Tel-Aviv remporter le titre. En laissant ainsi l’ULEB remportait cette bataille, la FIBA accepte la domination des ligues européennes et ne gère plus que l’Eurochallenge, la compétition européenne la moins prestigieuse. Si la fédération peut se consoler avec l’organisation de la Coupe du Monde et de l’Euro, la décision d’une refonte du calendrier international relance la donne.

Un peu à l’image de la NBA, le basket européen connaît une véritable ascension. C’est donc encore dans l’optique d’assurer son développement que la FIBA a décidé de faire évoluer les compétitions et donc les calendriers. Deux décisions  vont ainsi bouleverser les habitudes du basket européen. Dans un premier temps il y a l’Euro de basket. Organisé tous les deux ans, il n’y aura plus qu’une seule compétition tous les quatre ans à compter de 2017 et il n’y aura plus de ticket qualificatif pour les JO. Le format de la compétition, jugé obsolète, va-lui aussi évoluer pour se rapprocher de ce qui se fait pour le mondial.

Mais la décision qui soulève un vent de fronde du côté des clubs européens c’est la mise en place de « fenêtres internationales ». Le souhait de la FIBA est en fait de faire en sorte que les sélections nationales disposent de plus de visibilité puisque à l’heure actuelle elles ne jouent que l’été. La solution de la Fédération ? Instaurer quatre « fenêtres » durant la saison pendant lesquelles les sélections pourront s’affronter. Bien évidemment, cela soulève la colère des clubs qui menacent de ne pas envoyer leurs internationaux.

Déjà tendues par les dernières évolutions mises en place par la FIBA, les relations entre les deux organismes pourraient se détériorer encore plus.  La division européenne de la Fédération a ainsi annoncé fin juin la création, dès la saison prochaine,  d’une nouvelle compétition européenne. Cette épreuve viendra concurrencer (dans un premier temps) l’Eurocoupe et sera synonyme de la disparition de l’Eurochallenge. Si certaines informations sont déjà connues (on parle de 100 équipes avec une phase finale à 64 équipes), cette nouvelle compétition n’a toujours pas de nom et de nombreuses questions restent sans réponse. 

Pour les clubs qui joueront l’Euroligue la saison prochaine, ce changement ne les touchera pas tout de suite. Par contre, les clubs qui devaient disputer l’Eurocoupe se voient dans l’obligation de choisir entre la FIBA et l’ULEB. C’est d’ailleurs ce qu’a fait l’ASVEL début juillet, affirmant par la voix de Tony Parker, son souhait de disputer la nouvelle compétition de la FIBA pour la saison prochaine. L’argument avancé ? Les avantages financiers sont tout simplement plus importants. Si la décision de l’ASVEL a fait parler, celle du BC Oostende de rejoindre également l’épreuve de la FIBA risque de résonner dans toute l’Europe. 

Après s’être laissée faire en 2001, la FIBA se relance donc à l’attaque de l’Europe et donc de l’ULEB. Disposant d’une manne financière importante mais pas encore du soutien des clubs, la Fédération a du pain sur la planche pour assurer le succès de ses dernières décisions. En attendant, nul doute que l’ULEB va lancer son branle-bas de combat. L’été promet d’être orageux pour le basket européen.