Augustine, fleur tardive
Talentueux mais irrégulier. Cette phrase, James Augustine l'a souvent entendu depuis le début de sa carrière professionnelle. Aujourd'hui, il semble enfin exploser au plus haut niveau et prend une belle revanche sur ceux qui ont douté de lui.
31 points et 7 rebonds. 37 d'évaluation. C'est là le match de mammouth réalisé par James Augustine le 26 janvier dernier face au grand CSKA Moscou. Un véritable tour de force. À côté de cela, le joueur américain est capable de réaliser des performances indécentes comme lors du premier match de la saison 2013/2014 où il n'aura scoré que deux points. Cette irrégularité aura accompagné James Augustine depuis le début de sa carrière. Mais aujourd'hui dans le petit club de Khimki Moscou, l'américain montre enfin tout l'étendue de son talent.
Des débuts compliqués
Augustine est né le 27 février 1984 à Midlothian, aux États-Unis. Beau bébé de 2,07 mètres et 107 kilos, il se tourne naturellement vers le basket et rejoint la NCAA en 2002 où il intègre la franchise de l'Illinois. Augustine est doué, c'est indéniable. Il le prouvera pendant ses quatre années d'université où ses statistiques ne cesseront d'augmenter. De ses 7 points et 5,7 rebonds lors de sa première saison à ses 14 points et 9 rebonds lors de sa dernière année, l'ailier-fort américain démontre qu'il est un joueur talentueux et qu'il a tout pour s'imposer en NBA. Drafté seulement en 41ème position de la cuvée 2006, il atterrit au Magic d'Orlando. Il n'y restera que deux ans ... Trop irrégulier, Augustine semble perdre son basket dès son arrivée dans la ligue. Il jouera seulement deux matchs en 2006/2007 et vingt-cinq la saison suivante avec Orlando. Sa meilleure saison ? 1,6 point et 1,2 rebond en 2007/2008. Il sera coupé par la franchise par la suite ...
Travailleur et talentueux mais malheureux ...
Bien évidemment, James Augustine digère mal cet échec et bien qu'il ait été remercié par les dirigeants d'Orlando, il n'abandonnera pas pour autant. De 2007 à 2010, il enchaînera les différentes préparations et summers leagues avec différentes franchises comme Chicago, Utah ou encore Atlanta. Augustine va travailler afin de combler ses lacunes. Conscient d'avoir grillé un joker après son passage éclair à Orlando, le jeune ailier-fort va s'appliquer à compiler de belles lignes de statistiques. Mais rien n'y fait, en dépit de tous ses efforts, le contrat que Augustine attendait et qui lui aurait permis d'avoir une deuxième chance en NBA ne viendra jamais.
Un exil salvateur ?
Après son échec américain, Augustine décide de s'exiler en Europe pour continuer à jouer au basket. C'est peut-être la meilleure idée qu'il ait jamais eu. Un court passage à Valence en 2010/2011 où il disputera dix-sept matchs pour 4,2 points et 4,2 rebonds et Augustine décide de rester en ACB pendant la saison 2011/2012 mais du côté de Murcie cette fois. Cette saison là, il joue trente-quatre matchs et affiche de très belles statistiques puisqu'il tourne presque en double-double (12,7 points et 8,3 rebonds). Puisqu'on vous dit qu'il est talentueux le bonhomme ! Deux petites saisons passées en Espagne et puis s'en va. En 2013, direction la Russie et le club du BC Khimki. Pour sa première saison sous ses nouvelles couleurs, Augustine retombe dans ses travers ... Après sa meilleure saison en carrière à Murcie, il stagne et compile seulement 6,5 points et 4,7 rebonds en dix-sept matchs avec son nouveau club.
2014, l'année de l'explosion ?
Une chose est sûre, depuis son départ des États-Unis, James Augustine semble s'épanouir. Malgré des saisons en dents de scie, l'ailier-fort de 29 ans a besoin de prendre la confiance et de signer une saison référence pour vraiment exploser au plus haut niveau. Pourquoi pas en 2014 ? Depuis le début de la saison, l'américain tourne à 13,5 points à 72% à 2 points et 50% à 3 pts (1/2...) ! Il ajoute à cela 8,3 rebonds, 1 passe et 1 interception par match. Pas mal pour quelqu'un que l'on disait trop irrégulier pour évoluer en NBA. Sa performance XXL face au CSKA Moscou en janvier est la preuve que Augustine a passé un cap cette saison. Aujourd'hui à 29 ans, James Augustine considéré pendant longtemps comme une fleur tardive, semble s'épanouir en Europe et prend une belle revanche sur ses détracteurs. Comme on dit, mieux vaut tard que jamais.