Inside Basket Europe : Salut Carl, tout d’abord merci de prendre le temps de répondre à mes questions. Peux-tu présenter ton parcours dans le basket ?
Carl Ponsar : J’ai commencé le basket en poussin dans le club d’une petite campagne près de Rouen qui s’appelle le Trait. En minime j’ai intégré le pôle espoir de Rouen, où j’y ai fait toute ma formation, pour rejoindre par la suite l’équipe de Rouen Basket-ball Métropole. Cela fait deux ans que je fais partie de l’effectif professionnel, sans avoir encore signé mon premier contrat.
Tu fais partie de l’équipe espoir de Rouen. Tu es le meilleur marqueur du championnat avec 18.4 points. Comment juges-tu tes performances depuis le début de la saison ?
Je suis satisfait de ce que je réalise sur le terrain cette saison. J’ai la chance de pouvoir marquer des points facilement, mais je dois m’améliorer dans certains secteurs de jeu. Certes, je suis le meilleur marqueur du championnat mais je ne suis ''que'' 9ème à l’évaluation. Je ne prends pas assez de rebonds et je ne fais pas assez de passes décisives. Je travaille dur tous les jours pour pouvoir progresser et devenir un joueur plus complet.
Vous êtes actuellement dixième du championnat espoir, une compétition dominée cette saison par Pau-Lacq-Orthez. Comment trouves-tu le niveau du championnat ? Et penses-tu que vous pourriez figurer un peu plus haut au classement.
Nous sommes dixièmes. Nous n’arrivons pas à intégrer le Top 8, car tout simplement nous ne sommes pas encore capables de battre les équipes de tête. Une équipe comme Pau par exemple est l’équipe la plus complète du championnat. Ils nous ont battus de 33 pts cette saison (rires). Par contre, il est plus facile de gagner contre des équipes du bas de tableau. C’est pour cette raison que notre classement n’évolue pas. Mais il faut continuer à lutter, en essayant d’engranger le maximum de victoires jusqu’ à la fin de saison.
Le joueur le plus complet du championnat ?
Le joueur le plus complet… j’ai envie de dire Léopold Cavaliere. C’est un joueur qui arrive à être régulier match après match, semaine après semaine. Il fait de bons matchs en espoirs et en plus de ça, il soigne ses statistiques.
Tu es dans l’effectif pro du RMB depuis l’an dernier. Jouer en Pro A à 18 ans c’est très rare…
Oui en effet, je fais partie de l’équipe depuis l’an dernier. A 17 ans, j’ai même fait 7 entrées en Pro A. Cette saison, je suis déjà rentré 9 fois. Je suis très heureux de pouvoir jouer avec les professionnels. Quand le coach (Rémy Valin) fait appel à moi j’essaie de répondre présent. J’ai de la chance de jouer dans un club où le coach fait confiance aux jeunes. C’est quand même assez rare en France. Quand je rentre sur le terrain, j’essaie de me mettre au niveau, de donner mon maximum. Mais jouer reste quand même compliqué. Je ne dois pas brûler les étapes, mais continuer à travailler et tout faire pour un jour pouvoir dire que j’ai le niveau Pro A.
Que manque-t-il dans ton jeu, pour pouvoir jouer davantage ?
Je dois progresser physiquement. Etre plus fort et plus dur va me permettre de mieux défendre, mieux résister aux impacts. Je dois gagner de l’expérience, mais je suis jeune donc j’ai le temps de l’acquérir.
En Pro A on ne fait pas trop confiance aux jeunes. Tu trouves cela dommage ?
Oui comme je l’ai dit plus haut c'est rare pour un jeune d'avoir des responsabilités en Pro A. Mais c'est normal, il est difficile pour un coach de lancer un jeune en match. Si l'équipe perd c'est lui qui sera le fautif et c'est sur lui que les critiques vont déferler. Malheureusement, pour nous, les jeunes en général, en France on est avant tout dans la recherche du résultat. Sauf à Rouen, où le coach n'hésite pas à nous faire jouer quand il sent que nous sommes prêts. Ce weekend par exemple, Felix (Michel) et moi avons fait partie de la rotation. Nous avons joué une dizaine de minutes contre Strasbourg, l'une des meilleures équipes de France.
Cette saison, l'équipe est en difficulté en championnat et risque de descendre en Pro B. Te vois-tu continuer l'aventure dans ton club de formation, ou as-tu des envies d’ailleurs ?
Honnêtement je ne pense pas encore à l'année prochaine. Je suis concentré encore sur cette saison. Pour l'an prochain, la seule chose que je sais, c'est que j'ai envie de continuer à apprendre. Pour cela il me faut du temps de jeu et des responsabilités. Je pense que j'en aurais plus en Pro B qu'en Pro A. Je ne souhaite pas rester sur le banc à regarder mes coéquipiers jouer. Donc si je peux rester à Rouen, même au niveau inférieur alors j'en serais ravi. Jouer en Pro B ne me dérange pas. C'est un championnat suivi par de nombreux scouts NBA.
Cet été, le championnat d’Europe U20 ans, un objectif pour toi ?
Je n'y pensais pas du tout en début de saison. Je suis né en 1997, donc j'ai encore un an pour y participer. Mais voilà, plus l'été approche, plus j'y pense. Aujourd'hui j'ai envie d'être sélectionné, cela serait un honneur de porter encore une fois le maillot bleu. J'ai déjà représenté la France deux fois, une fois au championnat du monde U17 et l'autre fois l'an dernier au championnat d’Europe U18. Nous avons une très bonne génération (1996-1998). Nous sommes nombreux à avoir des rôles en Pro A, comme Luc Loubaki à Orléans ou Frank Ntilikina à Strasbourg. Il y a aussi Jonathan Jeanne qui fait partie des meilleurs rebondeurs du championnat espoir, Stéphane Gombauld, bon poste 4 qui joue à l'ASVEL. A ceux-là, on peut rajouter Léopold Cavaliere, Alpha Kaba etc... Tous les bons joueurs nés en 1996. Nous jouons ensemble depuis un certain temps et nous nous sommes souvent fait battre en quart de finale. Aujourd'hui on a envie de franchir le cap, alors pourquoi pas dès cet été en étant champion d'Europe.
Quel est ton objectif ultime dans ce sport ?
Comme beaucoup de jeunes, je rêve de NBA.
Merci Carl, si tu veux remercier les gens qui ont fait de toi l'homme et le sportif que tu es, alors ces dernières lignes sont pour toi...
Je souhaite remercier mes parents et mes sœurs sans qui je ne serais pas celui que je suis aujourd’hui. Thierry Cormier, surveillant de mon collège, qui m'a permis en benjamin de m'entrainer deux voire trois fois par semaine. Grâce cela, j'ai progressé rapidement, ainsi que Bruno Suares et Antoine Ligonniere, coachs du pôle espoir, qui ont beaucoup compté dans l’apprentissage de mon sport. Si aujourd’hui j'en suis là où j’en suis, je le leur dois car ils ont cru en moi…