Qui aurait cru cela à l'issue des deux premiers tours ? La France qui n'avait perdu qu'un seul match depuis le début de la compétition, tombe dès les 1/4 de finale battue par la Grèce, future championne d'Europe qui, elle, s'était qualifiée in-extremis à la 4ème place de son groupe sur une victoire de 4 petits points face à la Russie. Alors oui, décrit comme cela c'est irréel. Mais voici le parcours de cette équipe championne d'Europe et celui de nos Bleuets :
- La Grèce, championne d'Europe U18
On peut se le dire, personne pensait que la Grèce allait remporter son championnat d'Europe à domicile. Surtout pas après un début comme celui qu'elle a fait, et pourtant si. A l'issue du premier tour, les grecs n'avaient gagné qu'un seul match sur 3 et les deux défaites étaient face à des concurrents directs au titre, la Lituanie (3ème) et la Bosnie (4ème). Malgré tout, la suite de la compétition sera un sans-faute, handicapée par ce début d'Euro très moyen la Grèce traînera comme un boulet ses deux défaites du premier tour en terminant à la 4ème place de son groupe F, dernière place qualificative pour les 1/4 de finale. Le révélateur sera ce match face aux Bleuets où ils tiendront Stéphane Gombauld à 8 points et 5 rebonds, tandis que le duo Papagiannis-Charalampopoulos marquera 34 points et 23 rebonds et 5 contres à eux deux. La Grèce se qualifie donc pour les 1/2 finales en l'emportant de 8 points grâce à un gros 3ème quart-temps remporté 21-14. Ils viennent de battre une des plus grosses équipes de cet Euro et après cela, on les voit mal s'arrêter en court de route. Et c'est bien le cas, les grecs vont bien gérer leur demi-finale face à la Lituanie pour s'imposer 68-58 avec à nouveau, un match de folie du futur MVP de la compétition Vasileios Charalampopoulos (22 points, 14 rebonds, 7 passes décisives et 9 fautes provoquées). A cela, le duo Beliauskas-Sedekerskis était un peu seul du côté lituanien. C'est donc un impressionnante équipe de Grèce qui s'envole pour la finale de l'Euro U18M à domicile.
- Une finale dans laquelle les grecs reviendront de nulle part
Devant 1700 spectateurs acquis à leur cause, les jeunes pousses grecs débutent très mal la rencontre et effectuent une première mi-temps catastrophique où ils seront menés à la pause de 12 points (25-37). Et c'est là où la Turquie pourra nourrir des regrets, car au moment où il faut uniquement gérer le match, les turcs vont imploser car au bout de 5 minutes dans le 3ème quart-temps, les grecs sont déjà revenus à 4 points (35-39) et c'est un nouveau match qui commence. Un ''nouveau match'' que semble plutôt bien prendre en main la Turquie en reprenant 10 points d'avance (38-48), mais les turcs font trop de fautes et la Grèce va revenir sur la ligne des lancers-francs (13/19 au final contre 9/13 pour les turcs). ''Inattendu'', c'est l'adjectif qui qualifiera la performance des turcs lors de cette finale et lors de tout cet Euro. A la mi-temps, on ne pouvait pas les voir revenir avec autant de maîtrise et de confiance et pourtant c'est ce qu'ils feront en étant menés de 12 points à la mi-temps et en passant devant pour la première fois à la 36ème minute ! Oui, on peut remporter une finale en ne passant devant qu'à 4 minutes de la fin du match, c'est juste que nous appelons cela un hold-up. A l'image de la 3ème période, le match se jouera aux lancers puisque dans les deux dernières minutes du match, un seul panier sera marqué par les turcs, le soucis étant l'adresse parfaite des grecs sur la ligne et leur défense qui n'offrera aucun panier facile à leurs adversaires (1/4 au tir dans les deux dernières minutes pour la Turquie). La Grèce s'imposera sur 4 derniers lancers-francs du MVP de la compétition, Charalampopoulos. Comme un signe.
- Que de regrets pour des Bleuets tellement bien partis...
Les joueurs de Tahar Assed-Liegeon pourront s'en vouloir, ils avaient tellement bien débuté l'Euro, on en était tous surpris. Après 4 victoires sur les 4 premiers matchs, on voyait finalement la France aller au bout. Car hormis une défaite face à la Serbie au deuxième tour, les Bleuets avaient par la suite bien relevés la tête en s'imposant face à l'Allemagne. Alors comment la meilleure défense et la deuxième meilleure défense de l'Euro après le premier tour a pu exploser en plein vol comme cela ? Eux seuls ont la réponse... Ils termineront 2ème meilleure défense et 4ème meilleure attaque du tournoi, maigre consolation pour de jeunes joueurs dont on attendait beaucoup, déjà bien expérimentés au niveau continental. L'irrégularité aura été le maître mot de leur campagne, même si on trouvera des points positifs à cette aventure avec notamment le très bon Euro du U17, Frank Ntilikina qui a bien confirmé sa belle saison effectuée du côté de la SIG. Après, on a revu des joueurs que l'on connaissait déjà tels que Stéphane Gombauld toujours aussi bon (11,4 points et 7,7 rebonds par match). Mais cette fin d'Euro U18 va laisser un goût amer dans la bouche de nos jeunes bleuets qui méritaient beaucoup. Mais pas assez pour aller jusqu'au bout, que cela leur serve de leçon... Après tout 6ème, ce n'est pas si mal, mais on en aurait espéré plus.