Interrogé après la victoire face à Orléans (82-63), en amical ce Mercredi, Greg Beugnot, icône du basket français, en tant que joueur puis en tant qu'entraîneur, s'est livré à Inside Basket Europe.
Inside Basket Europe : Qu’avez-vous pensez de la prestation de ce soir ?
Greg Beugnot : C’est de plus en plus cohérent, on touche un peu les dividendes de notre travail. On n’est pas au mieux physiquement car il y a eu un gros travail physique de fait mais le jeu commence à se mettre en place. Il y a encore beaucoup d’erreurs sur le rebond défensif et beaucoup de balles perdues bêtement mais c’est bien. Malgré cela, je pense que si on veut des résultats il faut annihiler tous les petits détails qui ne sont pas encore assimilés ou performants.
Pourquoi avoir choisi Paris plutôt qu’un autre club ?
Car il y a un vrai projet et sans parler d’autres clubs, à la base je voulais prendre une année sabbatique. Et quand j’ai rencontré Jean-Pierre Aubry, Jacques Monclar, le maire (Patrick Balkany) et les gens qui travaillent au niveau de l’administratif du club, le projet m’a paru cohérent et m’a plu. C’est un vrai projet ambitieux, alors est ce qu’on y arrivera ? Je ne sais pas, mais ils estimaient qu’on était les hommes capables de le mener à bien avec Jacques.
Qu’est ce qui a changé depuis votre passage de 1989 à 1992 ?
Ce n’est pas le même club. Moi j’étais au Racing Paris Basket, le siège social était rue Eblé, je travaillais à Coubertin et j’habitais à Bussy Saint Georges (77). Ici on est à Levallois (92), on a les bureaux administratifs sur place, il y a l’ambiance des clubs, je viens à pieds à la salle, je retrouve les mêmes sensations que j’ai eu dans les clubs de Province.
Quel est votre objectif cette saison ?
La première année, nous voulons vraiment reconstruire, c’est pour cette raison que nous n’annonçons pas d’objectifs importants car ce serait être prétentieux. On ne sait pas si l’équipe va adhérer et si la mayonnaise va prendre. On aimerait bien faire les playoffs, on ne vous le cache pas et on serait déçus si on ne les faisait pas. Maintenant, on sera capable de vous annoncer en cours d’année si l’équipe adhère réellement au projet et si on évolue encore dans notre jeu, à ce moment là on aura des objectifs plus élevés. Mais on ne veut pas se fixer d’objectifs dissuasifs pour l’équipe car c’est la première pierre de l’édifice.
Avez-vous des pistes pour la place de dernier américain dans l’effectif ?
Oui, oui, oui, oui on en a. (gros blanc)….(rires).
Comment appréhendez-vous le travail avec Jacques Monclar (positivement ou négativement), qui est par ailleurs, un ami dans la vie ?
Je n’appréhende pas du tout, nous sommes nés la même année, tous les deux issus de grandes familles de baskets, on s’est côtoyés tout jeune et depuis on est amis. Nous avons la même manière de penser, on apprécie le même basket, les mêmes qualités humaines chez les gens. On est très complémentaires dans le travail car on ne veut pas intervenir et empiéter dans le domaine de l’autre. Le travail, c’est le travail, c’est la priorité. On a toujours été très investis dans les clubs dans lesquels on est passé sans jamais travaillé ensemble et notre rêve, à un moment, c’était de se dire « tiens si un jour on a une opportunité, toi en tant que General Manager et moi comme coach, est-ce qu’on pourrait le faire ». On en avait débriefé avec nos épouses pendant une nuit et on s’était dit « oui, nous serions capables de le faire ». Aujourd’hui le projet fait que cela s’est réalisé mais attention je ne suis pas venu pour Jacques. Jacques a dit « oui, c’est mon ami, oui je peux le contacter » mais il n’a pas dit « il faut prendre Greg Beugnot ». C’est la direction du club qui a dit « s’il quitte réellement Chalon, il nous intéresse ».
Vous voyez vous évoluer vers un autre poste que coach dans le futur ?
Oh la la (sourires), peut- être je ne sais pas. En tout cas tant que j’aurais la passion du terrain des entraînements, du terrain, de former et d’éduquer, je resterais dans le coaching. Le jour où je n’aurais plus envie j’arrêterais. On n’a pas le droit de tricher dans le sport, quand on n’a plus envie, il faut arrêter.
Quel est votre plus beau souvenir en tant que coach ?
(Silence). Le titre de champion de France avec Chalon parce que je courais après depuis des années. Après j’en ai d’autres comme le Final Four européen . Mais le titre reste mon plus beau souvenir. C’est une chape de plomb qu’on se retire le soir même.
Quel est le plus grand joueur que vous ayez coaché ?
Alors Delaney Rudd [à l’ASVEL de 1993 à 1999], Brian Howard , Blake Shilb [à Châlon lors des deux dernières saisons], Bill Edwards . Du côté français Alain Digbeu [à l’ASVEL de 1992 à 1999], Jim Bilba , et j’en oublie, je suis désolé pour eux. J’ai eu la chance de coacher de très très grands joueurs (arborant un très large sourire en y repensant).
N’y en a-t-il pas un qui sort du lot, quand même ?
Si je crois que Delaney Rudd, Blake Shilb, Brian Howard, ….de très grands joueurs.
Un très grand merci à Monsieur Greg Beugnot qui s'est montré très disponible et très sympathique lors de l'interview.
Propos recueillis par Laurie Lepan, Valentin Seeleuthner et Philippe Soulé-Limendoux.