Entretien exclusif avec Ljiljana Tomasevic (ALA Le Havre, LF2)

Entretien exclusif avec Ljiljana Tomasevic (ALA Le Havre, LF2)

Ljiljana Tomasevic - ALA Le Havre - LF2 - Laurent Chamu - Partizan Belgrade - Etoile Rouge de Belgrade

Nous avons eu la chance d'avoir un entretien exclusif avec la joueuse serbe Ljiljana Tomasevic, membre d'une surprenante équipe du Havre en LF2.

Plus petit budget de la Ligue 2 Féminine, le Havre, c'est le promu qui fait peur. Une des plus jeunes formations de la LF2 est aux portes de la Final Four, avec à son commandement un coach passionné en la personne de Laurent Chamu et une équipe solidaire et solide, notamment en défense. Nous avons eu l'occasion de nous entretenir avec une de ses vedettes, Ljiljana Tomasevic.

 

La Serbe joue au Havre depuis deux saisons. Elle a commencé sa carrière avec les deux clubs rivaux de Belgrade, avant de rejoindre la nationale 1 et le havre. Championne de Nationale 1, elle est la clé de voûte de la nouvelle formation de Laurent Chamu et une des joueuses les plus solides au poste de meneur avec 10,1pts (45%, 29 à 3pts), 3,6rbds et 3,2pds en 32 minutes de jeu.

 

Dans cette première partie, nous allons découvrir la meneuse du Havre, connaître ses ambitions avec le club, ses aspirations avec l'équipe nationale et comment elle est tombée amoureuse de la balle orange.

 

Inside Basket Europe : Bonjour Ljiljana, merci de nous accorder cette interview, pour que nous puissions mieux te connaître, mieux connaître ton club et le parcours du Havre en LF2.

 

Ljiljana Tomasevic : Bonjour, de rien c'est avec plaisir.

 

ISBE : Samedi dernier, ça a été encore un match acharné (victoire 65-62 contre Aix) ?

 

L.T : Oui, mais on a mal joué au début. Aix a pris trop de rebonds offensifs et nous perdions trop de ballons en première mi-temps. Nous aurions pu finir la première mi-temps avec un avantage assez important. Mais nous avons su nous concentrer dans la deuxième mi-temps, mais nous aurions dû le faire dès le début.

 

ISBE : Mais gagner de plus de 10 points, ce n'est pas une victoire made in ALA Le Havre ?

 

L.T : C'est vrai. Quand nous gagnons un match, c'est vrai que c'est un match intéressant. Mais nous devons mieux jouer. 

 

ISBE : A part ce week-end, tu as commencé quelques rencontres sur le banc. Est-ce dû à une blessure ?

 

L.T : Non, c'est une décision du coach. ëtre sur le banc ou être titulaire, ce n'est pas la chose la plus importante pour moi.

 

ISBE : Après un début de saison stable, ton équipe est aux portes du Final Four. Etre dans le Top 4 de la Ligue 2 Féminine,c'est possible pour le promu havrais ?


L.T : Oui pourquoi pas. L'année dernière quand nous étions en Nationale 1, l'objectif était d'aller en Ligue 2. Au fur et à mesure des journées, nous avons remporté beaucoup de matchs et nous avons fini par être championnes.

 

En ce qui concerne les playoffs, rien n'est impossible. Mais nous gardons à l'esprit que notre objectif est de se maintenir pour la Ligue 2 et c'est notre but depuis le début de la saison. Jouer le Final Four, pourquoi pas. En tout cas, nous donnerons le meilleur de nous-même.

 

ISBE : Ton parcours est assez surprenant. Tu as joué au Partizan Belgrade, à son rival l'Etoile Rouge, et depuis 201 tu joues au Havre. Pourquoi ce départ pour la troisième ligue (Nationale 1) française, alors que tu jouais dans l'élite serbe ?

 

L.T : C'est une chose que je dis souvent. Hormis le Partizan Belgrade et l'Etoile Rouge, la première ligue en Serbie est équivalente à la troisième ligue en France. Ce n'est que mon opinion, mais hors ces deux grandes équipes, les autres équipes de la première ligue serbe ne sont pas plus fortes que les équipes de Nationale 1.

 

Si j'ai décidé de venir ici, c'est surtout parce que la Nationale 1 est forte et que nous avions l'opportunité de grandir en Ligue 2 et d'améliorer notre jeu. Et comme je le dis, à part le Partizan et l'Etoile Rouge, le niveau de la première ligue serbe est moins fort que la Ligue 2 en France.

 

ISBE : Tu as amélioré ton jeu depuis que tu joues en France ?

 

L.T : Oui, je pense. Les gens qui m'ont vu jouer en Serbie et qui me voient jouer ici, ont vu que j'avais amélioré mon jeu sur tous les secteurs. Que ce soit offensivement, défensivement, je sens que j'ai progressé, même physiquement.

 

Certes, je ne suis pas la plus solide physiquement dans la ligue loin de là, mais je sais utiliser ma vitesse et mon attaque pour aider mon équipe et pour faire face à des équipes qui sont plus fortes qu'en Serbie.

 

 

 

ISBE : La défense, c'est le maître-mot du coach Laurent Chamu ?

 

L.T : Les entraînements sont principalement tournés vers la défense. Nous faisons des cinq contre cinq avec des garçons, ce qui est physique et cela nous donne de meilleures armes quand nous jouons les grandes équipes de cette ligue.

 

Ce genre d'entraînement et ce jeu basé sur la défense, c'est peut-être ce qui va nous amener au Final Four (rires).

 

Je préfère jouer contre des femmes, parce que des fois, c'est juste impossible de jouer contre les garçons. Ils sont trop forts, et c'est difficile de les stopper. Mais l'alternance avec deux ou trois garçons avec deux ou trois filles, ce n'est pas mal pour nous, car ça nous renforce.

 

ISBE : Pourquoi avoir choisi de jouer au basket ?


L.T : Je crois me souvenir que j'avais 10 ans quand j'ai commencé le basket. J'accompagnais souvent mon père qui jouait au football avec ses amis, et lors des pauses j'emmenais les bouteilles d'eau aux joueurs, et je m'amusais à les lancer dans un panier. Je le faisais genre deux, trois fois de suite et en voyant ça mon père m'a dit, tu aimes faire ça et il m'a inscrite au basket.

 

Au début de jouer avec des garçons, parce qu'il n'y avait pas d'équipe féminine, mais après une équipe de filles a été créée. Je suis resté deux ou trois ans, avant de rejoindre le Partizan où je suis restée six ans. J'étais en Cadette Junior, et rapidement, je me suis entraînée avec l'équipe sénior. C'est une expérience extraordinaire parce que j'ai eu la chance de m'entraîner avec de grandes joueuses, avec des stars qui portaient le maillot national.

 

Ensuite, je suis allée à l'Etoile Rouge, pendant deux ans, et j'y ai vécu des saisons formidables. Nous avons fait de beaux parcours, j'ai beaucoup appris avec mes coachs. J'ai joué plusieurs fois 40 minutes, nous avons toujours joué la Coupe Serbe et fait des matchs contre le Partizan. C'était vraiment génial.

 

Mais le Partizan reste une petite équipe en Serbie, où il n'y avait que deux joueuses et moi-même qui étions les principales joueuses de l'équipe. Mais le coach savait très bien gérer les rotations, savait tirer le meilleur de chaque joueuse.

 

ISBE : Jouer en LF2, est-ce un frein pour rejoindre la sélection serbe ?

 

L.T : Bien sûr que j'aimerais rejouer pour l'équipe nationale. Il y beaucoup de joueuses qui jouent en Europe, et partout dans le monde d'ailleurs. Mais cela dépend du coach et des choix qu'il fera. Mais si l'on appelle pour rejoindre l'équipe, bien sûr que je serai là pour jouer avec la sélection nationale.

 

ISBE : Comment la rencontre entre toi et Laurent Chamu a été possible ?

 

L.T : C'est une histoire intéressante ce contact avec Laurent Chamu.

 

Je n'étais une grande fan des réseaux sociaux, de Facebook ou de Twitter. J'avais un compte sur Facebook que j'ai utilisé genre un mois, puis je l'ai éteint, et je n'ai rien fait dessus durant deux ans. Après dans mon université, on m'a dit lqu'il y avait un groupe Facebook pour avoir droit à des informations en exclusivité. Alors pour y adhérer j'ai réactivé mon profil, et la semaine où j'avais réactivé mon compte, Laurent Chamu m'avait envoyé un message qui m disait qu'il avait vu mes stats et qu'il aimerait que je joue pour lui.

 

J'étais un peu sceptique par cette démarche, mais d'un côté, je n'avais pas d'agent donc j'ai trouvé plutôt normal. Nous avons beaucoup parlé, et il m'a fait venir pour m'entraîner trois jours au havre et je suis restée. Depuis, je n'éteins plus mon profil Facebook. On ne sait jamais (rires).

 

La suite de cet entretien, c'est demain sur Inside Basket Europe, à 19h30.