Entretien exclusif avec Ljiljana Tomasevic (ALA Le Havre, LF2)- 2ème partie

Entretien exclusif avec Ljiljana Tomasevic (ALA Le Havre, LF2)- 2ème partie

Ljiljana Tomasevic - ALA Le Havre - LF2 - Laurent Chamu - Partizan Belgrade - Etoile Rouge de Belgrade

Nous avons eu la chance d'avoir un entretien exclusif avec la joueuse serbe Ljiljana Tomasevic, membre d'une surprenante équipe du Havre en LF2.

Source : Photo : @ MotObjectif

 

Deuxième partie de notre entretien avec Ljiljana Tomasevic, la meneuse du Havre, un promu qui sait fair emal en Ligue 2 Féminine. Voici le lien de la première partie.

 

Inside Basket Europe : Quel est ton rôle au sein de la formation de Laurent Chamu ?

 

Ljiljana Tomasevic : L'année dernière, nous n'étions que six joueuses. Cette année, nous sommes sept-huit, nous avons une rotation. Notre but à toutes, c'est de nous soutenir. Mon rôle et de donner le meilleur de mon basket. Nous devons nous entraider, nous mobiliser. Mes nos rôles différents selon la décision du coach par rapport aux équipes qui sont en face de nous.

 

Nous sommes comme une famille. Ce n'est pas seulement une organisation professionnelle comme on peut le voir à Calais ou dans d'autres clubs, mais nous sommes dans un club de famille. C'est pourquoi l'atmosphère est tellement agréable et c'est aussi notre force.

 

Laurent Chamu est notre père et sa femme, c'est notre mère (rires). Parfois, on peut la voir durant les entraînements, elle est là pendant les matchs.

 

ISBE : Comment tu communiques avec tes coéquipières ?

 

L.T : Avec Davorka Balic qui est Croate, nous avons une langue commune avec des accents différents, donc c'est plus facile entre nous. Mais la plupart du temps avec les autres filles, on parle de préférence en français et quelque fois en anglais.

 

Cette saison, je parle plus français puisque je suis au havre depuis la saison dernière, et j'ai envie d'avoir un français soutenu. Je l'ai appris à l'école, mais j'ai l'opportunité de le parler couramment. Naturellement lors des matchs, je parle en français.

 

Ma mère me dit souvient que je dois sortir pour pratiquer le français, me faire comprendre donc j'essaye de le faire.

 

ISBE : Au cours de l'hiver, Kelsey Sigl a rompu son contrat avec le Havre après sa blessure lors d'un match d'exhibition. Quel est ton sentiment sur ce départ ?

 

L.T : Kelsey est une amie à moi, et je sais qu'elle n'était pas heureuse parce qu'elle était loin de sa famille, et les choses sont très différentes pour des filles qui viennent d'Amérique et de plus loin. J'ai été surprise qu'elle arrête d'un coup le basket. Mais je pense que c'est quelque chose qu'elle a mal vécu. C'était une situation compliquée pour elle et je ne peux que la comprendre.

 

Je pense que pour arrêter comme ça, le basket n'était pas sa priorité et elle n'avait pas l'ambition nécessaire. Je ne sais pas si elle va rejouer, coacher ou faire autre chose dans le basket. Mais je suis convaincue que quand vous êtes triste et que le basket n'est pas la chose la plus importante, vous ne pouvez pas faire grand-chose sur le terrain. C'est mon amie, et je comprends sa décision.

 

ISBE : Quels sont tes prochains objectifs ?

 

J'ai toujours envie de m'améliorer, d'aller le plus loin possible, que ce soit avec le Havre, ou avec d'autres équipes meilleures en Ligue 2, voire de jouer en LFB. Je vous jouer le plus loin possible, le plus fort possible pour aller au bout de mes limites.

 

J'aimerais rester en France quelques années, parce que j'adore vivre ici, la langue française, les gens sont gentils etc... A côté de ce que j'apprends sur le terrain, j'aime apprendre les langues et les cultures des autres pays. Je parle anglais, français, mais j'aimerais parler italien, turque ou autre.

 

En dehors du terrain, j'étudie par ordinateur avec la faculté de Belgrade (domaine informatique), mais c'est un processus très lent parce que le basket prend beaucoup de places dans mon emploi du temps. Mais je veux finir mon cursus.

 

Mais j'aimerais rester dans le monde du sport à la fin de ma carrière. Je ne sais pas si je suis capable d'entrainer une équipe, mais c'est quelque chose que j'aimerais faire. On verra ce qui découlera de mon cursus et de ma carrière, si je peux combiner les deux.

 

ISBE : Tu penses signer une troisième année au Havre ?


L.T : Je ne sais pas. C'est encore trop tôt pour en parler. Je ne savais pas non plus la saison dernière. Je préfère y réfléchir une fois que la saison sera terminée. Je suis concentré sur mon objectif de la saison. Laissons les choses venir. C'est possible que je reste une saison de plus, mais actuellement, je n'en sais rien.

 

ISBE : Tu ne veux pas devenir chanteuse (Ljiljana joue de la guitare et chante très bien) ?

 

L.T : J'ai été dans une école de musique durant six ans. C'est un hobby, mon deuxième amour. Ce sont des moments que j'aime bien, parce que je me relâche, je passe un bon moment et j'oublie un instant les problèmes. Ce n'est pas quelque chose à prendre au sérieux. J'aime simplement chanter et jouer. Cela me rend juste heureuse, et mes amis aussi.

 

 

@ Fred Caup

 

ISBE : Quelles sont tes relations avec ta famille qui est restée en Serbie ?

 

L.T : Ma famille, c'est mon plus grand supporter. Ils m'ont tout donné. Quand j'étais en Serbie, ils ont toujours été là. Ils m'ont emmené aux entraînements, ils m'ont ramenée à la maison, ils m'ont soutenue, et me donnaient ce dont j'avais besoin pour réussir. Nous nous parlons tous les jours, on se donne des nouvelles tout le temps. Je les remercie chaque jour de ce qu'ils m'ont apporté.

 

Après on se voit moins certes, mais nous ne sommes qu'à deux heures d'avion. J'y vais quand nous avons des vacances ou autre, nous sommes toujours heureux d'être ensemble. J'ai des liens très forts avec ma famille.

 

La saison dernière, seulement ma mère est venue, et cette saison qu'en je suis revenue pour le début de saison, ma mère et moi sommes allés au Havre en voiture. On a traversé l'Europe, la Suisse et elle est restée un mois.

 

ISBE : En voiture ?

 

L.T :  Oui, mais je te rassures, on a dormi entre-temps. On n'a pas tout fait en un jour. Ensuite, c'est ma sœur qui est venue, avec des amis.

 

ISBE : Pourquoi portes-t le numéro 9 ? Un hommage à Tony Parker ou Céline Dumerc ?

 

L.T : Je suis simplement né un 9 octobre? Rien de plus (Rires).

 

ISBE : D'ailleurs quels sont tes joueurs ou joueuses préférés ?

 

L.T : Je ne vais pas faire original, mais je fan de Michael Jordan et ensuite de Kobe Bryant ?

 

ISBE : Kobe ? Non Kevin Garnett est beaucoup mieux (oui, votre serviteur est fan de KG) ?

 

L.T : J'avoue que Garnett fait parti de mes joueurs préférés, j'ai même son maillot. Mais je préfère les joueurs qui jouent plus à mon poste. Lors du dernier championnat européen en France, j'ai été impressionné par Céline Dumerc.

 

ISBE : Tu suis un peu la Pro A et le STB Le Havre ?

 

L.T : Oui bien sûr. J'ai vu leur victoire face à Nanterre. Une victoire surprenante, mais d'un côté tout peut arriver. L'INSEP a gagné contre Roche. C'est une équipe qui joue fort à domicile. Nous avons gagné contre elles après trois prolongations. Mais pour ce qui est du STB c'est dommage. Ils ne jouent pas une bonne saison. 

 

ISBE : Dernière question : outre le basket et la musique, as-tu d'autres hobbies ?

 

L.T : C'est assez simple, j'aime me balader, sortir, mais je le fais moins maintenant. Après j'aime bien travailler sur des programmes avec ma faculté, puis j'aime surtout apprendre les langues étrangères. 

 

Ensuite, j'ai une vraie passion pour le modélisme. J'en fais un peu pour moi, parce que j'étais modèle quand j'étais plus jeune. Je continue aujourd'hui un tout petit peu.

 

ISBE : Ljiljana, merci de nous avoir accorder du temps. J'espère que nos lecteurs de connaîtront mieux, pourront apprécier ton parcours, celui de ton club actuel et je te souhaite le meilleur et à très vite. Ce fut un plaisir

 

L.T : Merci à toi. Plaisir partagé.

 

 

 

Il ne reste plus beaucoup de matchs pour que le Havre s'assure définitivement sa place en LF2 la saison prochaine. Mais si le calendrier reste compliqué, Ljiljana Tomasevic et son équipe pourraient créer la sensation en jouant le Final Four dans quelques mois.