Entretien exclusif avec Steeve Essart (Saint-Quentin)

Entretien exclusif avec Steeve Essart (Saint-Quentin)

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© Photo : Céline Gris
Un grand Merci à la page Facebook 
SQBB - Passion Basket
 

Nous avons eu le plaisir d'interviewer Steeve Essart, joueur aussi sympathique et souriant que très professionnel. Amoureux de son sport, il nous communique son envie à travers cette interview pleine de sagesse et de spontanéité.

Un grand merci à lui et à notre contact commun, Elodie.

Enjoy !



 
Inside Basket Europe : Tu as terminé la saison dernière sur une victoire, tu débutes celle-ci sur une victoire face à Nantes, mais entre-temps il y a eu un été un peu délicat pour toi...
 
Steeve Essart : Oui, j'ai non seulement terminé sur une victoire la saison dernière mais sur le titre de champion Pro B, ce qui est très valorisant pour moi de se battre pour un trophée. C'était le pourquoi de ma venue à Antibes, le titre et la montée en Pro A. Je suis content d'avoir conclu mon contrat de cette façon. J'attendais les offres cet été, mais j'ai perdu du temps pendant tout le mois de juin, car j'étais dans l'attente d'Antibes et c'est ce qui m'a mis dans l'embarras pour trouver un contrat par la suite... J'avais une année optionnelle mais on n'a pas trouvé d'accord... pendant ce temps-là, les autres équipes cherchaient des meneurs et constituaient leurs effectifs. Certains clubs ont été actifs et ont bouclé leur recrutements tôt.
 
Fin août, Saint-Quentin a fait appel à toi pour réaliser une pige médicale, j'imagine que tu es soulagé ?
 
Oui, je suis vraiment content. Saint-Quentin est un club ambitieux et que ce soit la ville et ses représentants ou les dirigeants, tout le monde va dans ce sens-là. Ils veulent monter en Pro A dans les années à venir. Je suis un garçon de projet et si je peux aider cette équipe à atteindre quelques objectifs, je serais comblé.
 
Ta pige a été prolongée encore un mois...
 
Oui je suis prolongé jusqu'au 15 octobre. Après on verra... nous n'en avons pas parlé, je ne me prends pas la tête !
 
Est-ce qu'on gère différemment son jeu et sa manière de faire quand on est pigiste contrairement à un joueur sous contrat ?
 
Dans ma tête, je me prépare comme si j'étais là jusqu'à la fin de l'année et je ne me dis pas que j'ai un mois pour me montrer. Je n'ai pas besoin d'en faire trop pour essayer de démontrer que je suis encore là à 35 ans. Je fais ce que je sais faire de mieux... défendre très fort,  gérer une équipe et montrer toute mon expérience pour que l'équipe reste sur les rails de ce que demande le coach. Je continue à travailler dur et ma préparation est faite comme si je restais pour être champion.
 
Quel est ton sentiment après cette belle victoire face à Nantes samedi ?
 
C'est un match qui m'a fait penser au premier match d'Antibes la saison dernière, face au Portel quand on gagne de 37 pts. J'ai trouvé que l'équipe a très bien joué, qu'elle avait bien respecté les consignes du coach. C'est important de ne pas être décousu, de rester soudé et de rester sur le game plan. Même si en première mi-temps on marque 50 pts, on en encaisse 40... donc on savait ce qu'on devait régler en seconde mi-temps et le résultat est que Nantes a marqué 23 pts en seconde période. On a su repartir sur des bases défensives. Dans notre équipe il y a un bon potentiel avec un mélange d'expérience et de jeunesse qui se mélange bien. Saint-Quentin sera une équipe difficile à prendre cette saison.
 
Est-ce que le fait d’arriver un peu plus tard dans la préparation de l’équipe t’as ennuyé ?
 
Je suis arrivé deux semaines après le début de la préparation. J’ai été tout de suite bien accueilli. Ils m’ont tout de suite mis à l’aise donc comme je suis quelqu’un de simple aussi, tout s’est bien passé. Tout le monde a été respectueux par rapport au titre remporté l’année dernière.  Je pense que les mots que je dirais seront bien écoutés.
 
Tu as dit que tu étais un homme de projets. Alors justement à 35 ans comment est-ce que tu te projettes sur l’après basket ?
 
Depuis 5 ans je fais des investissements immobiliers et j’en ferai beaucoup plus quand j’arrêterai. C’est un projet qui me tient à cœur parce qu’en Guyane la demande est tellement énorme que je me suis pris au jeu. Quand j’arrêterai le basket je me consacrerai à ça ! Mais là, je suis à 100% dans le basket pro.
 
J’imagine que tu as du recule sur la Pro B désormais… que penses-tu de son niveau ?
 
La Pro B est de plus en plus difficile. C’est une division très dense qui évolue d’année en année. En arrivant il y a 3 ans j’avais déjà étais surpris mais l’année dernière… whaouu, Pau, Evreux… constants toute l’année ! Cette année on va encore se frotter à Poitiers, Boulazac, Châlons-Reims, Evreux, Bourg qui sont de très fortes équipes. C’est un championnat très intéressant. Le fait que des jeunes joueurs Français viennent chercher des minutes en Pro B aide beaucoup ce championnat. Pour progresser il faut jouer… on a de très bons exemple avec Jonathan Rousselle (Gravelines) et Mam’ Jaiteh (Nanterre) qui étaient tous les deux à Boulogne la saison dernière et sont désormais en Pro A. Moi j’aurai pu faire le banc en Pro A à 21 ans mais j’ai préféré venir en Pro B pour m’aguerrir et prendre confiance, ce qui m’a permis de faire la carrière en Pro A par la suite.
 
Si tu rencontrais Steeve Essart lorsqu’il débutait le basket, tu lui dirais quoi ?
 
De ne rien changer… Dans ma carrière je me suis dis qu’il fallait faire ce que les autres ne voulaient pas faire. Donc je me suis mis une étiquette de fort défenseur. J’ai appris à être un patron, à gérer une équipe. J’ai appris des autres joueurs, comme Laurent Sciarra. Ce sacrifice, ce "sale boulot", je le referais évidemment ! Le problème c’est que les gens ne se font une idée du talent qu’au travers des statistiques. Si on n’avait pas eu Lesly Bengaber à Antibes je ne suis pas certain qu’on soit champion. De voir un joueur de sacrifice qui n’a pas de job en ce moment, ça me fout en rogne ! La défense ne figure pas sur les stats et malheureusement c’est ce que les gens voient en premier. Il n’y a pas que les forts attaquants qui font gagner des matchs.
 
En basket pro, le plus important c’est quoi ?
 
De la rigueur… de la persévérance. Il faut continuer à s’entraîner comme si tu allais jouer 40 minutes, même si tu passes ta soirée sur le banc… et le lendemain travailler de nouveau ! Il faut croire à ce qu’on veut, se fixer des objectifs et ne pas les lâcher. C’est important d’écouter les coachs et d’écouter les anciens. La famille aussi est d’une importance capitale pour l’équilibre.
 
Merci beaucoup Steeve, as-tu un dernier mot à rajouter ?
 
Je veux faire un petit coucou à Elo et lui dire merci pour ses encouragements… c’était le petit clin d’œil.
 
A bientôt Steeve et merci beaucoup…
 
De rien, merci à vous.